Liste des vins du producteur Herdade do Pico

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Interview de João Dias Coutinho producteur des vins Alentejo GUADELIM

Quels vins portugais Alentejo produisez-vous ?

Nous produisons environ 75 % de vins Alentejo rouges et 25 % de vins Alentejo blancs. Parmi les blancs, les principaux cépages sont l'Antão Vaz et l'Arinto avec une pointe de Fernão Pires et de Viosinho. Pour les rouges, le principal cépage est l'Aragonez, suivi de l'Alicante Bouschet et du Trincadeira, complété par la Tinta Caiada, l'Alfrocheiro et un peu de Castelão.

Comment avez-vous choisi les cépages pour créer vos vins ?

Le vignoble GUADELIM est très sec et nos rendements sont très faibles. Juste pour vous donner une idée, nos rendements sont nettement inférieurs à 5 000 kilos par hectare. Pour le choix des cépages à partir desquels produire nos vins Alentejo GUADELIM, le critère déterminant a été de sélectionner des cépages à la fois autochtones et faisant partie du patrimoine historique de la région.

Depuis combien d'années êtes-vous producteurs de vin ?

Sur cette propriété depuis 2008, avec une première production en 2006 mais nous avons plus de 100 ans d'expérience dans la production du raisin. Autrefois mon grand-père, le père de mon père, avait une propriété près de Santarém où il produisait déjà du vin. Le vignoble est entièrement classé en appellation d’origine et comme nous ne dépassons jamais les rendements pris en compte pour les vins d’appellation, toute notre production est classée en appellation. Occasionnellement, il nous arrive de déclasser certains vins en vins régionaux pour des raisons purement commerciales ou de cohérence de notre gamme de produits, mais jamais en raison de la qualité des raisins qui est toujours excellente.

Et vous, comment êtes-vous entré dans le monde du vin ?

Je suis né dans le vin. Cela a toujours été une constante dans ma vie, tant du côté de ma mère dont j'ai hérité des vignobles (venant de mon arrière-grand-père producteur de raisins à Borba et fondateur de la coopérative) que du côté de mon père. Le vin a toujours été une constante dans ma vie, c'est presque culturel. Mes premiers souvenirs d'enfance sont les vendanges à Borba. Plus tard j’ai fait des études d’agronomie et quand en troisième année je pensais m'orienter vers la production animale (pour les besoins de notre propriété agricole) mon père a insisté pour que j'aille en viticulture et œnologie. Et comme cette voie m’apparaissait naturelle, j'y suis allé et j'ai obtenu mon diplôme.

Comment caractérisez-vous les vins de la région ?

S’agissant des vins de la région, je ne suis pas le mieux placé pour en parler. Mais en ce qui concerne les vins de notre propriété je peux souligner qu’ils sont très concentrés. Et ce qui m'étonne le plus, c'est qu'ils possèdent une acidité naturelle étonnante pour cette région très chaude, ce qui leur confère une longévité presque surprenante. À titre d'exemple, récemment, lors d'une foire aux vins, j'ai fait déguster un vin blanc de 2014. Personne ne croyait qu'il était aussi âgé. Nous avons cette chance et cette particularité.

Vous êtes dans l'Alentejo, comment caractérisez-vous le climat de votre sous-région, autour de Granja et Amareleja

Chaque fois qu'il y a un épisode caniculaire au Portugal, c'est à Amareleja que les chaînes de télévision viennent faire leur reportage sur les températures les plus élevées. En été nous pouvons facilement atteindre les 43, 44 degrés et en hiver certains matins de janvier l'eau gèle dans les tuyaux de la propriété. Nous avons un climat dont les températures sont extrêmes et cela contribue, je pense, à la robustesse des vins que nous produisons.

À quel moment conseillez-vous de consommer les vins que vous produisez ?

Les blancs à partir de 2 ans, et les rouges à partir de 3 ans, à mon avis.

Quelle est l'histoire de la propriété où vous produisez vos vins ?

Cette propriété, à l’origine agricole, est relativement nouvelle dans la famille. Elle a cent et quelques années, ce qui est peu car ma famille existait déjà avant la fondation du Portugal. La famille vient du nord du Portugal, de la commune de Ribadouro d’où nous sommes descendus au gré des caprices de l’Histoire. Mon arrière-grand-mère Madre de Deus Pereira Coutinho a épousé mon arrière-grand-père João Dias, agriculteur à Beira Baixa. Tout en conservant son activité agricole, mon arrière-grand-père s’est lancé dans la commercialisation de l'huile d'olive et a réinvesti tous ses bénéfices dans l'achat de propriétés dans l'Alentejo. C’est à la fin du XIXe siècle que la famille a commencé dans le commerce du vin.

Est-il possible de visiter la propriété ?

Pour le moment nous ne sommes pas organisés pour recevoir mais c’est une chose que nous souhaitons faire. Nous mettons tout en œuvre pour réunir les conditions nous permettant d'accueillir des visiteurs, en association avec la tauromachie car nous possédons également un élevage de taureaux de combat. Nous avons une demande forte en ce sens.

Selon vous, les vins portugais ont-ils la place qu'ils méritent dans le panorama international ?

Le Portugal n'a pas la reconnaissance internationale qu’il mérite et je crois que la raison est liée à la quantité de bouteilles produites. Nous ne sommes pas un pays producteur de gros volumes. Je crois cependant qu'il y a un changement dans le paradigme des goûts des consommateurs. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir des choses différentes, et le Portugal a son mot à dire là-dessus.

Avec quels plats vos vins s'accordent-ils le mieux ?

Les gens ont toujours l'habitude de dire que les vins blancs se consomment avec du poisson et les vins rouges avec de la viande. Je pense que nos blancs se boivent très bien en apéritif, avec des poissons grillés, certains plats de viande blanche ou des fromages gras en fin de repas. En raison de leur robustesse les vins rouges demandent des plats plus élaborés, de la viande rouge, du gibier et des pâtisseries à la crème.

Un mot à ceux qui ne connaissent pas la région, que doivent-ils connaître ?

Il faut absolument visiter Monsaraz et contempler, depuis son château, le magnifique paysage surplombant l'immense bassin du barrage d'Alqueva. Il faut visiter aussi Mourão qui est notre commune, un des villages les plus pittoresques, les plus beaux, resté intact malgré le temps qui passe et qui possède un restaurant typique très intéressant, l'Adega Velha, où vous pourrez écouter le chant de l’Alentejo interprété à midi par un groupe d'hommes du pays … Ici, l'ensemble du paysage est éblouissant et vaut la peine d'être vu.